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La robustesse

Pour en finir avec la performance, allons vers la robustesse.
 
Dans ce monde désormais incertain et fluctuant, un nouveau concept tente de se frayer un chemin ; la robustesse, plébiscitée par le biologiste Olivier Hamant. Pour lui, nous sommes encore sous l’emprise d’un mot roi : la performance, qu’on peut résumer par  »efficacité + atteinte de ses objectifs ». Et de montrer que finalement, cette quête ne serait plus si désirable. Pourquoi ? Parce que ce qui était naguère considéré comme générateur de progrès atteint désormais ses limites : en maximisant la productivité, on épuise rapidement la planète et ceux qui y travaillent.
 
Sa théorie est que lorsqu’on optimise on fragilise. Concrètement il suffit de regarder nos appareils électroménagers qui ont tellement de fonctionnalités que nous sommes incapables de les réparer facilement lorsqu’ils tombent en panne. Et si le frigo a gagné en efficacité énergétique, il en a profité pour afficher des tas de lumières et informations dont on a, au final, peu d’utilité, ce qui, vis-à-vis des injonctions écologiques, devient carrément contre-productif.
 
Mais pourquoi nous parlons-vous de ça ?! Et bien, parce que tout Nolds que nous sommes, nous voilà comme dans le courant, dans l’air du temps. Puisque de fait, avec les années, nous sommes un peu moins performants (plus vite fatigués, récupérant moins vite, mémorisant  moins facilement etc…), il nous reste donc à cultiver la robustesse. 
 
Anne et Charlotte, qui visent à allier à la solidité du chêne la flexibilité du roseau.

LA PENSÉE DU JOUR

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TEST & NOLD

La théorie d’Olivier Hamant est que dans un monde fluctuant – parfaite définition du XXIème siècle – il ne s’agit plus d’éviter les fluctuations mais de vivre avec. Et, pour l’étayer, il s’appuie sur la capacité des organismes vivants à résister aux perturbations et à s’adapter aux changements.

La robustesse c’est ce qui permet la viabilité dans un monde instable et en pénurie de ressources. Selon lui, il est important que tout système ne soit pas totalement performant pour comporter encore une marge de manœuvre, en laissant ouvertes des voies alternatives. La capacité d’adaptation c’est la capacité à multiplier les options sans savoir laquelle sera la bonne.

Si l’on prend l’exemple de l’agriculture, on a visé de plus en plus de productivité et de performance, ce qui a amené à une utilisation intensive de soutiens pétrochimiques (engrais, pesticides) et à des mono-cultures. En revanche l’agroécologie, elle, est moins performante mais elle vise à l’autonomie active du champ ; les cultures doivent résister à la sécheresse et aux pathogènes, et les sols maintenir leur hygrométrie et leur fertilité. Cela est permis par une hétérogénéité des variétés, des pratiques respectueuses et par la coopération entre paysans.

Pour plus de clarté, nous nous permettons ici une interprétation toute personnelle de ce concept avec cet autre exemple : quand il naît, l’être humain n’est clairement pas très  »efficace », au contraire du poulain par exemple, qui gambade dès sa naissance. Et c’est justement parce que ce bébé là a une grande marge de manœuvre pour s’améliorer, et notamment avec la nécessité de soutien et de solidarité, que son intelligence se développe au fur et à mesure, et dépasse celle du poulain.

JUST NOLD IT

Comment appliquer le principe de robustesse aux Nolds ?

1/ Chercher toujours à croître : croyons en notre marge de manœuvre, en notre capacité à apprendre et à nous développer à tout âge..

2/ Diversifier les compétences et les intérêts : ne nous limitons pas à une seule compétence ou passion mais explorons tous azimuts pour élargir nos horizons. Cela va non seulement améliorer notre adaptabilité, mais enrichir notre vie.

3/ Cultiver les relations sociales : dans tous les exemples que prend Olivier Hamant, la solidarité et le co-développement sont de mise, que ce soit pour un soutien pratique et/ou émotionnel.

4/ Se soucier de sa santé physique et mentale : la robustesse passe par le soin de soi.

5 / Accepter le changement et l’incertitude : se dire que le chaos est la norme, ce qui permet d’accepter ces fluctuations comme des composantes naturelles de la vie et peut réduire la peur et l’anxiété qu’elles génèrent.

6/ Se fixer des objectifs réalistes : pratiquons la méthode des petits pas et fixons-nous des objectifs réalisables qui nous motivent.

7/ Pratiquer l’auto-évaluation positive : prenons le temps de valoriser ce que nous avons fait, de nous réjouir des fameux « kifs » du quotidien, afin de nous entourer de bonnes vibrations.

8/ Éviter la comparaison excessive : foin de performance à tout prix, une fois qu’on a compris que l’herbe n’est pas plus verte ailleurs, que comparaison n’est pas raison, et que chacun a son propre parcours et ses propres défis, on est plus à même de profiter de ce que l’on a. Une sagesse toute nold.

9/ Rester ouvert aux nouvelles expériences : c’est même le moment ou jamais car à priori on a acquis une certaine maturité qui nous permet d’avoir moins de comptes à rendre. Et cela peut nous apporter de nouvelles émotions, de nouvelles satisfactions et renforcer notre capacité d’adaptation.

Si avec tout ça on n’est pas robuste de chez robuste, dans une joyeuse incomplétude qui nous permet de progresser encore et toujours ! En voilà un bel élan de vie.

POUR ALLER PLUS LOIN

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4 Comments.

  1. J ai vu, écouter et lu Ôivier Hamman…bravo de le nommer d inviter à le lire ou l écouter, il a en plus un bel humour ho combien necessaire pour acceuillir et accepter ces joyeuses mutations.
    Je repands  » la bonne parole » tant que je peux…..

  2. Cette approche et ces conseils résonnent très vivement avec mes questionnements. Cette vision dynamique du vieillissement est enthousiasmante et colle à cette vitalité qui m’habite encore. Merci pour la qualité de vos contenus.

  3. Votre sujet sur le principe de robustesse me parle directement parce que j’essaie de l’appliquer chaque jour à ma manière. Le fait que vous ayez développé ce principe de façon exhaustive va m’apporter des armes pour la suite. Très intéressant.

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