Quand on est Nold, on peut quand même dire qu’on a roulé sa bosse, question relations amoureuses… Et si, certains d’entre nous ont déjà connu des divorces, d’autres sont toujours mariés depuis 15, 20, 30 ans et plus. Sur France Inter, Léa Salamé posait la question du couple idéal à Esther Pérel, psychothérapeute belge, et « l’experte en relation amoureuse la plus connue du monde selon le New York Times ». Sa réponse : « le couple idéal c’est celui qui sait se protéger et se donner la sécurité dont on a besoin et se donner la liberté et l’espace pour s’accomplir chacun ».
Elle prône l’entretien de la relation amoureuse comme on entretient une voiture : « Il faut de l’air pour une flamme. Je pense que très souvent, on se met dans une complaisance, dans une passivité, dans une paresse. On espère que ce qu’on a mis en place vingt ans auparavant va durer. Et après, à un moment, on se regarde et on dit : Mais il n’y a pas d’énergie, c’est vide, c’est plat, c’est mou, il n’y a pas de communication, il n’y a plus de désir. Mais comment est-ce qu’on peut être étonné ? ».
Alors, oui, être Nold, c’est ne jamais se laisser aller, et continuer à s’interroger, à s’ouvrir, à être en mouvement, physiquement, mentalement et… amoureusement !
Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’envie. Tant qu’il y a de l’envie, il y a de la vie.
Anne et Charlotte, sacrément philosophes
TEST & NOLD
Comment refaire de la place pour son couple ?
Après un certain nombre d’années, l’autre peut paraître comme « acquis » et on se donne moins de peine pour nourrir la relation. Moins de peine pour se parler, pour avoir des attentions, voire pour paraître sous son meilleur jour. C’est Aznavour qui se lamentait dans la chanson « tu te laisses aller » et réclamait à sa compagne qu’elle redevienne celle qui lui avait donné tant de bonheur.
Esther Pérel, observe que « tellement de gens aujourd’hui apportent le meilleur d’eux-mêmes quand ils vont au travail et ils ramènent les restes à la maison. S’ils se comportaient avec leurs partenaires ou leurs compagnons comme ils se comportent avec leurs clients, tout irait mieux ».
A ce propos, Thomas d’Ansembourg, un Nold et sage ami, nous exhorte à prendre ce qu’il appelle une douche psychique entre le boulot et le retour à la maison, comme une sorte de sas, pour être pleinement disponible à l’autre… et à soi !
Enfin, le plaisir de la présence à l’autre s’exprime tout autant dans l’imaginaire, la curiosité, la chaleur et le rire que dans la relation sexuelle stricto sensu. Nourrir la relation passe par des attentions, des contacts physiques réguliers comme se caresser, s’embrasser, se serrer dans les bras en passant… Et Esther Perel d’opérer une distinction entre sexualité et érotisme : « dans le sexe on peut faire beaucoup et sentir très peu. Dans l’érotisme, on peut faire très peu et sentir beaucoup. »
Faisons-nous partie des dernières générations pour qui les relations restaient relativement simples à nouer ?
Esther Perel a tiré de ses observations une expérience prédictive. Demandez à des personnes plus âgées si elles ont grandi librement dans la rue, dans la cour de l’immeuble et si, ainsi, elles se sont frottées à des interactions tôt dans leur vie, et elles vous répondront oui. Demandez-leur alors si ça a été aussi le cas de leurs enfants, elles vous répondront non.
L’apprentissage des connexions, des négociations, se regarder, se frotter à l’autre, tout ça se faisait lors d’interactions physiques, aujourd’hui remplacées par les contacts virtuels. Une des conséquences c’est la diminution de la sexualité chez les jeunes : 1 Américain sur 3 de moins de 30 ans n’a pas de relation amoureuse, ce qui est le cas au Japon pour 40 % des jeunes adultes.
Esther Perel y voit le résultat d’une « atrophie sociale croissante et terrifiante liée aux écrans. Une quantité énorme d’adolescents aujourd’hui communique plus en écrivant qu’en parlant. On ne se regarde pas dans les yeux. Tout ça, c’est le début qui mène à avoir des relations sexuelles quand on est jeune et à développer des histoires d’amour. On est plus seul, on est plus isolé, on ne doit pas sortir de chez soi, ni pour travailler, ni pour manger, ni pour étudier, ni pour faire du sport. » Autant de facteurs qui conduisent, selon elle, à la « récession sexuelle ».
Alors, sortons, sortez, sortez-les, développer… (à voir après)
Est-ce que les sentiments des couples qui durent demeurent constants ?
Le sentiment amoureux peut parfois s’essouffler soit parce qu’on est pris par le quotidien soit parce qu’on est trop fatigué pour entretenir la relation soit encore parce que l’un évolue à un rythme différent de l’autre.
Les 2 ingrédients importants : laisser de l’air à l’autre et toujours prendre la peine de l’interroger, d’exprimer ses propres besoins et ses sentiments, sans laisser des conflits s’installer.
Et pour ce faire, il existe cinq langages dits “de l’amour” pour dire « je t’aime » d’une autre manière que par les mots :
passer des moments de qualité à deux et sentir que l’autre est bien présent avec nous : cela peut être d’aller prendre un café, se balader ½ heure en forêt…
se rendre un service : faire les courses pour soulager l’autre, se donner des coups de mains sur les tâches du quotidien
témoigner de petites attentions (un cadeau, un mot, un geste tendre…)
ne pas lésiner sur les paroles valorisantes : “tu m’épates vraiment”…
laisser de la place à des moments de tendresse (câlins, intimité sexuelle…).
Dans un couple, chacun est co-responsable de montrer son amour à l’autre : si je me sens aimée, j’arrive mieux à lui montrer à mon tour que je l’aime.
1 Comments.
Je suis tout à fait d’accord. Et je le dis avec expérience, car je suis en couple depuis 52 ans!