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L’art de la ponctuation

Quoi ?! Alors que nous n’avons que faire des âges chronologiques ou biologiques et déclarons que seul l’âge ressenti compte, voilà que dans nos échanges numériques, un bête point d’exclamation ou un emoji mal senti viendrait trahir notre âge ?!


Des études très sérieuses montrent qu’on utilise différemment la ponctuation selon sa génération ! Pourquoi, nous, les nolds, avons tendance à multiplier les signes de ponctuation en fin de phrase ? Parce que nous souhaitons retranscrire dans nos messages écrits les modalités expressives, le ton, les mouvements non-verbaux que nous avons quand nous parlons. Toute cette ponctuation que visiblement les jeunes générations utilisent avec plus de parcimonie que d’enthousiasme.

Pour prendre un exemple : pour nous qui n’avons pas grandi avec Internet, mettre des points de suspension c’est marquer une hésitation ou laisser la possibilité du dialogue en ne coupant pas la phrase par un point abrupt. Mais pour les plus jeunes ces mêmes points de suspension peuvent créer un décalage générateur d’ambiguïté…  

Anne et Charlotte qui abusent du point exclarrogatif (?!) 😉

LA PENSÉE DU JOUR

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UN PEU D'HISTOIRE

Dans l’Antiquité grecque et latine, on pratique l’écriture en continu (scriptio continua), c’est-à-dire sans blanc entre les mots; cependant, on utilise déjà divers signes pour marquer la séparation entre les mots et entre les paragraphes. Ces signes sont les ancêtres de la ponctuation.

Malgré ce que l’on pourrait croire, le premier signe de ponctuation n’est pas le blanc mais le point, d’abord utilisé pour marquer la séparation entre les mots. Le blanc entre les mots apparaitra plus tard.

Le point est né au IIIe siècle avant J.-C., chez les grammairiens grecs de la grande bibliothèque d’Alexandrie et la création de ce signe est attribuée à Aristophane de Byzance. Il existait à l’époque trois sortes de points : le point bas (en fin de phrase), le point médian (pause moyenne) et le point haut (pause longue). C’est au Moyen-Âge que ces deux derniers vont disparaitre au profit de la virgule et du point-virgule introduit par les moines copistes. Avant l’invention de l’imprimerie, chacun utilisait un peu la ponctuation à sa guise et c’est avec Gutenberg que des règles fixes s’imposeront.

Et ailleurs ? Les Chinois utilisent également les points ‘’。’’ pour marquer la fin d’une phrase, un cercle parfait qui respire l’équilibre. En espagnol, l’exclamation (¡Hola!) et l’interrogation (¿Qué tal?) s’ouvrent à l’envers, un balisage qui évite les mauvaises surprises en fin de lecture. Quant aux Scandinaves, leur célèbre « Å » (point sur le A) nous rappelle que la ponctuation peut s’incruster jusque dans les lettres.

Du bon usage de la ponctuation dans les messages

Le point : dans un SMS, il peut sembler froid, voire passif-agressif. « Ok. » n’a pas le même ton qu’un « Ok » tout court. En revanche, dans un roman ou une lettre, il garde sa dignité, ponctuant les pensées avec classe.
Les majuscules : dans un message, elles peuvent rapidement faire figure de CRIS !
 
Les points de suspension : il paraît qu’on démasque les plus de 45 ans à l’usage fréquent des …et c’est Christine, nold lectrice assidue, qui nous a alertées sur sa propre propension à les utiliser à chaque fin de phrase.
Pourtant, ne sont-ils pas une belle ouverture sur l’imaginaire ou une manière subtile de dire « je ne dis pas tout… mais vous comprenez ».
 
Les smileys : on use et abuse du smiley, toujours dans ce même désir de mettre un peu plus de vie dans
nos messages. Ce qui nous démasque c’est de l’accoler au mot qu’il représente comme « Merci 🙂 » alors qu’il est supposé s’y substituer.

POUR ALLER PLUS LOIN

En savoir plus sur l’origine de la ponctuation

Découvrir l’ambiguïté des points de suspension…

Rire devant les échanges sms entre générations

Revoir avec délectation Bacri aux prises avec les smileys