Jeunes, nolds, vieux : comment travailler ensemble ?

L’âgisme ordinaire c’est le regard dépréciateur que la société peut porter sur vous, sans autre raison que celle d’avoir dépassé 45, 50, 60 ans… Regard qui peut être encore plus lourd lorsqu’il concerne votre place dans la vie professionnelle.

Le grand changement aujourd’hui, c’est que de plus en plus de voix s’élèvent pour le constater et le combattre. Et les entreprises de davantage réaliser qu’elles auraient tort de se priver de la diversité des générations qui la composent. De nombreuses études sont menées, dont celle du collectif SOWOW, sur l’intergénérationnel dans les organisations. Et les résultats montrent – pour ceux qui en douteraient encore – que l’ensemble des générations partagent les mêmes désirs et attentes vis-à-vis du monde du travail, qu’on pourrait résumer à : avoir un travail qui nous intéresse, continuer à apprendre, avoir du plaisir, être reconnu pour ce que l’on fait, et que nos actions soient porteuses de sens.

Alors, jeunes, nolds et vieux, unissons-nous pour briser le plafond de verre de l’âge.

Anne et Charlotte, les doigts dans la prise du monde qui change

LA PENSÉE DU JOUR

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TEST & NOLD

Cette histoire de cohabitation des générations au travail ne date pas d’hier. Que dire de cette citation très actuelle :  »nos jeunes aiment le luxe, ont de mauvaises manières, se moquent de l’autorité et n’ont aucun respect pour l’âge. A notre époque, les enfants sont des tyrans  » prononcée… au 5ème siècle avant JC, par Socrate ?

Le témoignage d’Elodie Gentina, enseignante-chercheuse à l’IESEG School of Management et auteure avec Jérémy Lamri du livre le Défi du Management Intergénérationnel

« Les jeunes ont des attentes bien spécifiques vis-à-vis de l’entreprise :
– revendication forte d’un équilibre vie pro/perso,
– flexibilité des horaires davantage même qu’envers le lieu,
– engagement envers les autres (social, collaboratif) plus que vers l’entreprise,
– pas de plan de carrière et plus dans l’immédiateté.

Les jeunes sont souvent affublés de clichés, de stéréotypes : ils seraient digital natives, narcissiques, matérialistes, rebelles, zappeurs, et flemmards… Or, ces stéréotypes générationnels contribuent à créer des incompréhensions, des conflits, voire même l’existence d’un mythe de deux planètes,  »les jeunes » et  »les seniors », qui ne pourraient pas se rencontrer.

Un sondage auprès de 1000 personnes âgées de 18 à 24 ans, réalisé par Domitys et le CSA en septembre 2024, montre qu’en effet un sentiment d’incompréhension règne entre les générations : 56 % des jeunes estiment que les seniors ne font pas preuve de suffisamment de solidarité et 41 % déclarent que les jeunes et les seniors ne peuvent pas se comprendre.

Pour autant, 92 % des jeunes estiment que le rapprochement entre générations est important et 63 % déclarent avoir beaucoup de choses en commun à partager avec les seniors.

Cette diversité générationnelle est une chance inédite et inouïe pour les organisations. Faisons-en une force. Quel que soit son âge, quelle que soit la génération à laquelle on appartient, on se pose la question du sens au travail. Le travail n’est plus une fin en soi, mais un moyen au service d’autres finalités telles que le lien social, le développement personnel ou encore la préservation de l’environnement. »

Concrètement

que se passe-t-il dans les grandes et les petites entreprises ?

Pour être à la hauteur des enjeux intergénérationnels, de plus en plus d’entreprises développent tout un ensemble d’actions de sensibilisation et de formation pour déconstruire les fausses représentations et promouvoir une culture de respect et d’inclusion. 

Voici quelques exemples, qu’avec l’aide d’Elodie Gentina, nous avons glanés autour de nous :  
 
– la formation au leadership intergénérationnel : Danone a initié le Programme Octave, un programme interentreprise (avec L’Oréal, Engie, Orange, Société Générale…) avec comme motto  »oser être soi et être acteur dans un monde qui change ». Quand on comprend les mutations en cours et qu’on a les outils pour s’y adapter, alors, quel que soit son âge on a un rôle à y jouer. Et c’est pour cela que le programme s’appelle  »Octave », pour souligner l’importance d’utiliser l’ensemble du clavier où chaque note a son rôle et sa place !

– le job sharing : il s’agit du partage d’emploi par deux personnes ayant un écart d’âge de 10 ans au minimum. Il est par exemple en expérimentation à la SNCF

– le mentorat : développé pour que les salariés expérimentés forment le plus jeunes, y compris en milieu étudiant. Chez Chanel, dans les sites de production Parfums et Beauté, la Maison encourage les collaborateurs en seconde partie de carrière à consacrer une partie de leur temps de travail à des activités telles que le mentorat ou la formation de jeunes encore à l’école.

– le recrutement quel que soit l’âge : on peut citer les positions affirmées de Décathlon :  »Comment être recruté chez Decathlon peu importe mon âge » ou encore celle du Groupe La Poste,  »Être un salarié expérimenté, ce n’est pas lié à l’âge mais au cumul d’expériences ». 

En dehors de tous ces exemples de grandes entreprises, pour les petites entreprises, les commerçants, les artisans, ces enjeux existent aussi et les nolds, depuis la crise covid, sont de plus en plus recrutés, notamment dans les domaines du numérique (eh oui !), des métiers commerciaux ou encore dans le secteur de l’aide à la personne.
 
En résumé, c’est en osant casser les codes des organisations et du recrutement, à toutes les échelles, que l’on se rendra compte de la valeur de l’intergénérationnel pour l’entreprise mais aussi pour les femmes et hommes qui y travaillent

POUR ALLER PLUS LOIN

Réécouter My generation des Who

Lire le livre d’Elodie Gentina Le défi du management intergénérationnel (où l’on parle de nold)

Ecouter le podcast du collectif Sowow (où l’on parle encore de nold 😜)

Lire le livre d’Elodie Gentina Le défi du management intergénérationnel (où l’on parle de nold)

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2 Comments.

  1. Félicitations pour cette communication claire et précise mais surtout pour son positivisme . Quel plaisir 🙂
    Je souhaite en effet rejoindre la communauté des NOLD et s’y je peux aider a sa dissémination ce sera avec joie

  2. comme ça fait du bien de se sentir compris.e et soutenu.e pour tout ce que nous avons à apporter aux entreprises et à la société ! et pas catalogué « senior », placardisé, cantonné au mieux à transmettre. Bravo pour NOLD ce terme « moderne », we are not old, we’ll feel never old.

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