05 décembre 2025
Il y a des odeurs qui traversent les générations sans perdre une miette de leur pouvoir, comme… celle d’un pain chaud, qu’on rompt à la main, encore tiède. Et puis les sensations qui vont avec : la croûte qui craque, la mie qui résiste un peu sous les doigts. Et les souvenirs reviennent : tartines beurrées, chocolat coincé entre deux tranches, goûters d’après-école, miettes sur le canapé 😉
Aujourd’hui, nous nous intéressons au pain, celui qui nourrissait déjà les pharaons, celui qui était béni dans l’Égypte ancienne et offert aux Dieux à Rome. Celui qui ne fut pas en reste non plus dans les Evangiles : « Il prit le pain, le bénit, le rompit et le donna… »
Et comme ça ne mange pas de pain, rappelons cette histoire croustillante, quand, à la veille de la Révolution française, le peuple affamé réclame du pain, et que l’on attribue à Marie-Antoinette cette phrase restée célèbre : « Qu’ils mangent de la brioche ! »
Eh oui Marie-Antoinette : on ne fait pas que manger du pain, on le partage ! On le rompt, on le passe à l’autre. Et ce geste là, vieux comme le monde, a même donné un mot : copain. Cum panis : « celui avec qui on partage le pain ».
C’est peut-être parce qu’on y sent encore battre quelque chose de tangible et de partagé, que l’on se sent si bien dans une boulangerie.
Anne et Charlotte, qui vous embrassent comme du bon pain.
TEST & NOLD
Le pain, mode d’emploi
Il fut un temps pas si lointain où aller à la boulangerie ne posait aucun dilemme. Deux options, pas plus : la baguette bien blanche ou le pain rond, un peu plus rustique. Basta.
Aujourd’hui, on entre dans certaines boulangeries comme dans une cave à vins nature : pain au levain, complet bio, 7 céréales, sans gluten, noisettes-figues, farine d’épeautre moulue à la pierre, etc.
Devant tant de variétés, de termes techniques et de promesses digestives, on hésite et pourtant, ce grand retour du pain “choisi” est une bonne nouvelle car tous les pains ne se valent pas. Leur qualité dépend de leur farine, de leur fermentation, de leur index glycémique, etc.
Voici un petit guide clair et digeste (lui aussi), pour s’y retrouver :
🥖 1. Le pain au levain : le retour du vivant
C’est le pain des origines. Avant l’ère industrielle, tous les pains étaient au levain.
Le levain, c’est une fermentation naturelle, créée par les levures et bactéries présentes dans la farine et dans l’air. Pas besoin d’ajout : le pain pousse de lui-même, porté par la vie microscopique.
Pourquoi c’est mieux ?
– IG plus bas (glycémie plus stable)
– Meilleure digestibilité (le levain pré-digère une partie du gluten)
– Saveur acidulée, complexe
– Se conserve 4 à 5 jours sans sécher
🥖 2. Le pain sans gluten : une nécessité pour certains, une option pour tous
Non, le gluten n’est pas « le mal absolu ». Mais le gluten moderne, hyper présent, modifié, raffiné, est devenu problématique.
Les alternatives sont : les farines de riz, de châtaigne, de maïs, de sarrasin, de quinoa…
🥖 3. Le pain complet : plus brut, plus franc
Le complet, c’est tout le grain, tout simplement.
Avantages :
– Plus de fibres, de vitamines (B), de minéraux (magnésium, fer, zinc)
– Rassasiant : parfait pour les petits déjeuners équilibrés
– Bon pour le transit et la glycémie
Attention : comme le son (l’enveloppe du grain) concentre aussi les pesticides, le pain complet doit être bio, sinon, vous avalez aussi les traitements.
🥖 4. Le pain aux céréales : crunchy & funky
C’est souvent un mélange de farine blanche ou semi-complète, avec des graines ajoutées (lin, tournesol, pavot, sésame, courge…).
Idéal pour
– Ceux qui veulent booster leur apport en oméga-3, fibres, bons gras
– Les amateurs de textures et de goût
– Les intestins paresseux (les graines stimulent le transit)
Parfait avec un fromage frais, un œuf mollet ou une soupe 😉
🥖 5. Le pain de campagne : le rustique raffiné
Moins raffiné que la baguette, plus doux que le complet, souvent au levain : le pain de campagne coche pas mal de cases.
– Goût légèrement acidulé
– Croûte épaisse, mie dense
– Très bonne conservation
Il sent les grandes tablées sur une belle nappe à carreaux.
JUST NOLD IT
COMMENT FAIRE SON PAIN ? (sans machine à pain)
C’est plus simple qu’on croit, et peut être plus gratifiant que n’importe quelle appli de méditation 😉
🌾 La Nold recette (éprouvée presque tous les jours !) d’Emmanuelle
« Au début, ça me paraissait presque impossible, je pensais qu’il fallait tout un tas de matériel d’expert pour faire du pain. Et puis je me suis lancée avec cette recette simplifiée (mais avec un robot pétrisseur) et le résultat a été tellement chouette, à la fois au niveau du goût, mais surtout du plaisir à préparer, embaumer la maison, créer une tradition familiale et une espèce de mémoire olfactive, que cela fait trois ans que je ne vais plus à la boulangerie ».
Ingrédients :
2 cuillères à café bombées de sel
500 g de farine (150g de farine de maïs et le reste en T65 de blé)
350 ml d’eau
2 sachets de levure de boulangerie réhydratée
Attention : mettre le sel en premier et la levure en dernier pour qu’ils ne se touchent pas. Sinon, la levure ne monte pas.
1. Mélanger tous les ingrédients au robot pétrisseur (ou munissez vous d’huile de coude pendant 20 à 30 minutes).
2. Laisser lever 1h30 dans un saladier couvert (près d’un radiateur on peut réduire à 30 minutes, plus il fait chaud, plus vite ça prend)
3. Façonner la forme (privilégier les formes rondes : soit un gros pain, soit 4 ou 6 petits qui cuiront plus vite).
4. Enfourner entre 20 et 50 min (en fonction de la taille du pain) à 240°C.
5. Sortir et mettre sur une grille pâtissière
Manger (ou réserver au congélateur !)
Nold Tips :
Incorporez des graines de tournesol, de courge et de sésame ou des herbes dans la pâte : c’est délicieux. Vous pouvez vous amuser à partir de cette base, à faire une version comté, chocolat, cranberries, etc…
A vous de jouer !
POUR ALLER PLUS LOIN
Ecouter l’émission (super intéressante !) de France culture « Mener le peuple à la baguette, une histoire politique du pain ».