C’est quoi l’âgisme ordinaire ?
C’est une attitude, un regard qui fait que petit à petit on est renvoyé chez les vieux, indépendamment de son âge réel ou perçu !
C’est Bernard Pivot qui s’est senti vieux la première fois qu’une jeune fille lui a proposé sa place dans le bus. C’est Yann qui ne comprend pas pourquoi lors d’une altercation en scooter, son protagoniste lui déclare que s’il avait été plus jeune, il lui aurait cassé la figure. C’est Sophie qui a le sentiment qu’on ne lui propose pas ce poste de directrice marketing, parce qu’on ne la considère plus dans la course.
Âgisme qui peut vous tomber dessus n’importe quand puisque, dans les entreprises, il est courant de se retrouver dans la catégorie dite « sénior » dès 45 ans, dans le sport, n’en parlons pas et dans le milieu artistique, c’est carrément dur de percer après un certain âge…
Parce qu’il est là l’âgisme ordinaire ; c’est tout un mouvement dépréciatif dans lequel s’inscrit l’ensemble de la société. Tout le monde va utiliser des mots autres pour contourner la difficulté de nommer ceux qui avancent en âge : les séniors, les vétérans, ce qui montre bien la gêne ressentie face à ce qui serait considéré comme une inéluctable dégradation… Mais comme on va tous en passer par là (si on a de la chance), autant s’atteler dès maintenant à changer ce regard.
Alors, c’est quoi un vieux ? C’est quelqu’un qui n’a plus d’envie, plus de projets, qui n’est plus capable de s’adapter au monde qui change, dont il est de plus en plus déconnecté. Si on ne coche aucune de ces cases, on n’est pas vieux.
On est nold. Voilà. Parce qu’il faut nous nommer, nous, génération invisible. C’est quand même plus joyeux et surtout ça ne signifie pas une tranche d’âge mais un état d’esprit et ça nous sort de la binarité des cases jeunes ou vieux dans lesquelles on ne se reconnait pas.
Anne et Charlotte, nold forever.
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LE JUST NOLD IT D'ANNE
Prendre de l’âge, c’est à la fois dans le regard de l’autre mais c’est aussi dans celui que l’on porte sur soi. Or changer le regard sur soi, c’est aussi changer le regard de l’autre.
Alors, comment faire ?
Eh bien, en ne subissant pas mais en agissant. Nous ne sommes pas des victimes, nous faisons partie de la solution.
J’avais été frappée par l’attitude d’un DG flamboyant dans mon entreprise, qui a dû, pyramide des carrières oblige, laisser la place et prendre une mission transversale. Et cette personne que, le vendredi, je voyais dans sa pleine énergie animer des conférences passionnantes, je la retrouve en petit vieux le lundi. Cette anecdote pour vous dire combien la posture et l’état d’esprit peuvent changer la donne.
On est d’accord que ce n’est pas toujours facile mais c’est là que, face aux années qui passent, nous pouvons agir :
– en n’en faisant pas un sujet central pour que cela reste un non-sujet
– en n’adoptant pas une posture de repli (on reste dans sa verticalité !)
– en restant enthousiaste et combatif
– en ayant toujours des projets et des envies,
– en continuant à apprendre (c’est tout à fait possible de se mettre au piano, même à 80 ans)
– en ne se laissant pas aller et en s’occupant davantage de soi (c’est le moment ou jamais de s’y mettre…)
Tant qu’on reste connecté à l’air du temps, alors on reste passionné et passionnant !
POUR ALLER PLUS LOIN
Ecouter l’émission de France Inter Zoom Zoom Zen : Le nold, la génération sans âge ?