2e partie de vie

Il y a un moment dans notre vie où on sent qu’une transition s’opère : les enfants commencent à partir, les rôles familiaux se recomposent, un cycle professionnel se termine, les repères bougent, des envies nouvelles apparaissent. Et une question surgit : qu’est-ce que je veux vraiment pour la suite ?
Déménager ? Voyager ? Créer ? Me poser ? Me réinventer ? Changer de métier ?
C’est le moment où l’on regarde sa vie en face, avec un mélange de vertige et d’excitation. On n’est plus tout à fait jeune, mais loin d’être vieux. On est Nold – never old – et cela donne à la fois de la perspective et de l’élan.

Cette deuxième partie de vie, on peut la subir… ou la dessiner.
Et nous, nous voulons en être acteur. Nous refusons le changement brutal, comme c’était le cas de la retraite autrefois, comme s’il s’agissait d’une vie d’avant et d’une vie d’après. Nous voulons plutôt nous mettre en mode projet : avec des envies, des étapes, des ressources, des inspirations, comme une transition créative, un nouveau chapitre à écrire en douceur.

Ce moment de bascule est une invitation à se recentrer. Non pas pour tout casser et repartir de zéro, mais pour dessiner une suite qui nous ressemble. 

Anne qui n’a vraiment pas le temps d’y penser et Charlotte qui est en pleine réflexion.

LA PENSÉE DU JOUR

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TEST & NOLD

Pourquoi penser cette transition comme un projet, pas une rupture ?


D’après Michèle Roberge, conseillère en orientation et auteure spécialisée dans l’accompagnement des transitions de vie, « La transition est un processus vivant, intime, unique à chacun ».

Son analyse (à lire en intégralité lien ici) distingue clairement le changement, qui est externe, visible et situationnel (nouveau poste, déménagement, retraite…), de la transition, qui est un processus intérieur, intime et progressif.

Tandis que le changement peut être immédiat, la transition demande du temps : c’est le chemin psychologique que l’on parcourt pour intégrer ce changement dans sa vie. La transition est une phase normale, parfois inconfortable, faite de doutes, de fatigue, de confusion. Ces états ne sont pas des signes d’échec, mais des étapes nécessaires à la transformation.

Michèle Roberge utilise la métaphore des 3 saisons (elle a boudé l’été) pour illustrer ce processus car elle reflète le rythme naturel, organique et cyclique des transformations humaines. Comme dans la nature, toute transition suit un mouvement de fin, de latence, puis de renouveau. Ce modèle, inspiré de William Bridges, nous invite à respecter le temps nécessaire à chaque étape, sans précipiter le passage d’une phase à l’autre.

L’automne, ou l’achèvement, marque la fin d’un cycle. C’est le moment où l’on quitte une situation, un rôle, une identité. Cette phase implique un véritable lâcher-prise, parfois douloureux, mais essentiel pour clore ce qui a été. Michèle Roberge préfère le terme « achèvement » à celui de « deuil », car il évoque à la fois la perte et l’accomplissement : on termine quelque chose, on boucle une histoire, on en reconnaît la valeur avant de la laisser partir.

L’hiver, ou l’essentielle errance, est une période de vide, d’incertitude, de flottement. C’est un temps d’introspection, de silence, où rien ne semble bouger en surface, mais où l’essentiel se prépare en profondeur. Roberge insiste sur la nécessité de cette errance, souvent inconfortable, mais féconde. C’est un territoire à explorer, où l’on doute, hésite, mais où germent aussi les premières graines du renouveau.

Le printemps, enfin, symbolise le commencement, la création. Ce n’est pas un simple retour à l’équilibre, mais l’émergence d’un nouveau mouvement, d’un élan vital. Michèle Roberge préfère parler de création plutôt que de renouveau, pour souligner qu’il ne s’agit pas de reproduire l’ancien, mais de faire naître quelque chose de neuf, d’inédit, issu de ce que l’on a traversé.

Ce processus global n’est pas linéaire : les saisons peuvent se chevaucher, se répéter, s’entremêler. Comme dans la nature, il peut neiger au printemps ou faire doux en hiver. Ce qui compte, c’est de reconnaître et d’honorer chaque étape, à son propre rythme.

JUST NOLD IT

Envisager cette étape comme un projet, c’est reprendre la main sur sa trajectoire, avec lucidité et créativité. C’est aussi une manière de se reconnecter à ses désirs profonds, à ses valeurs, à ce qui fait sens. Et de se dire que le champ des possibles se réouvre.

Voici quelques pistes concrètes pour amorcer ce nouveau chapitre :

  1. Faire le point : Qu’est-ce qui me nourrit ? Qu’est-ce qui m’épuise ? Qu’est-ce que je veux vivre ? Qu’est-ce que je veux transmettre ?

  2. Identifier ses envies profondes : Un déménagement ? Une reconversion ? Un engagement associatif ? Un projet artistique ? Un break pour répondre à tout ça ?

  3. S’autoriser à rêver : Même petit. Même tard. Même tout seul.

  4. Se faire accompagner : amis, mentor ou même coach… pas pour répondre à notre place mais pour nous aider à nous poser les bonnes questions

  5. Tester en douceur : Une formation, un bénévolat, un voyage solo… pour explorer sans pression.

  6. Prendre soin de son corps et de son énergie : car toute transformation durable commence par là.

  7. S’entourer de personnes inspirantes : celles qui osent, qui partagent, qui soutiennent.

  8. Se libérer des personnes toxiques et privilégier celles qui ont une énergie positive et contagieuse (c’était le sujet de la Noldletter de la semaine dernière).

  9. Accepter les doutes : ils font partie du chemin. Ils sont même souvent le signe qu’on est sur la bonne voie.

POUR ALLER PLUS LOIN

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Ecouter le TEDX de Laurent Gounelle « Devenir pleinement soi-même« 

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Se plonger dans des témoignages de changement en milieu de vie

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Ecouter le podcast du Dr Christophe Fauré sur la transition du milieu de vie et de ses enjeux identitaires

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Ecouter Chanson sur ma drôle de vie de Véronique Sanson

3 Comments.

  1. C’est tellement rassurant de vous lire, ça arrive à tous les âges d’avoir des doutes, lors de changements dans notre vie. C’est tout à fait humain de vivre toutes les étapes (saisons)…

  2. Je vis depuis 4 ans – fin de ma vie professionnelle- la plus belle période de ma vie. L’alternance d’engagements associatifs et de transmission d’expérience avec des voyages itinérants de randonnée à vélo ou à pied. Mais aussi la culture, le sport et les visites à des amis en France. La variété des profils que je rencontre est plus riche et variée que ceux de ma vie professionnelle- bien que j’en ai conservé de solides amitiés. Une période très heureuse que j’espère nourrir longtemps…

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